Les cancers génitaux d’origine professionnelle

L’intérêt pour ces cancers est récent, mais les données épidémiologiques les concernant devraient connaître d’importants développements dans les années à venir.

Le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC) fait régulièrement le point sur les facteurs de risque concernant l’ensemble des cancers. Il s’agit donc d’une excellente base pour savoir quels sont les facteurs de risques admis, en distinguant notamment les cancérogènes avérés (groupe 1) et les cancérogènes probables (groupe 2A), pour les différents organes atteints.

La liste des cancérogènes et des organes cibles, qui est régulièrement mise à jour, est disponible sur Internet en version anglaise. Mais il existe aussi une version française également disponible.

Les facteurs de risque identifiés pour les cancers génitaux sont comme nous le verrons divers, mais il existe un sujet de préoccupation concernant une famille de produits chimiques qu’on regroupe sous le vocable de perturbateurs endocriniens, largement utilisés, mais pour lesquels les connaissances sur leur nocivité sont encore éparses.

Il s’agit de substances chimiques naturelles ou artificielles étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement endocrinien, mimant les effets des hormones. On sait que le système endocrinien est fortement impliqué dans la physiologie de la reproduction aussi bien chez la femme que chez l’homme. Les perturbateurs endocriniens peuvent alors induire des effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou sur ses descendants.

L’exemple le plus célèbre est l’affaire du distilbène, hormone de synthèse dérivé des oestrogènes et prescrit aux femmes enceintes (à l’époque plus de 200 000) pour éviter les fausses couches. Il a été interdit en 1977 car on s’est aperçu qu’il provoquait chez les filles des mères qui en avaient consommé des troubles de la sphère gynécologique : troubles de la fertilité, malformations, cancers du vagin, du col de l’utérus et du sein.

Nous allons traiter chez la femme le problème du cancer du sein et de celui des ovaires et chez l’homme le cancer du sein, le cancer de la prostate et le cancer des testicules.